Dès septembre 1944, la plupart des villes françaises et belges pavoisent. Elles se sentent libres et sont en fête... Partout, ce sont les mêmes acclamations, les drapeaux, les fleurs... En Belgique, pourtant, tout n'est pas définitivement dit ! Pendant que les Alliés consolident leurs positions, regroupent et réorganisent leurs troupes, les Allemands se ressaisissent. La résistance fanatique des garnisons portuaires leur a laissé un répit qu'ils ont mis à profit pour renforcer leurs défenses. Bien plus, depuis septembre, Hitler met au point une contre-offensive et rassemble secrètement, à cet effet, des forces formidables aux portes de l'Ardenne.
Trois armées reposées, réorganisées et rééquipées y sont massées sous le commandement du Général von Rundstedt. Il y a là 250000 hommes - plus de 30 divisions, dont 11 de Panzers et 14 ou 15 d'infanterie motorisée - ayant à leur déspostion 2000 tanks et 3000 avions ainsi que de grandes quantités de pièces d'artillerie. Leur mission consiste à rééditer l'exploit réalisé en 1940 par von Rundstedt contre les Français : couper à travers les Ardennes, passer la Meuse, puis remonter vers le nord pour reprendre Anvers. S'ils arrivent à la mer, les armées seront coupées, quatre d'entre elles se trouvant prises au piège en Hollande et en Belgique sans moyen de retraite ou d'évasion.